Le mardi 8 mars 2016, les États-Unis célébreront la quatrième édition de la journée nationale de la relecture (National Proofreading Day). L’occasion, cette année encore, de sensibiliser l’opinion aux bienfaits de la correction de textes et d’une communication irréprochable.
Maillon indispensable de la chaîne éditoriale, la relecture s’est progressivement étendue à d’autres secteurs, pour finalement s’imposer comme un service linguistique à part entière.
Mais de quoi s’agit-il exactement?
La relecture consiste à relire un texte dans sa langue cible, afin d’en corriger les éventuelles omissions, redondances, fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe ou encore de typographie. Elle concerne aussi bien les contenus rédigés directement dans la langue cible que les traductions. Cet exercice est assuré par un professionnel natif, chevronné et extérieur, afin de bénéficier d’un regard neuf. Contrairement à la révision, qui permet également de s’assurer de la fidélité du message et de l’absence d’erreurs linguistiques, la relecture ne prévoit pas de comparer le document à sa version originale.
Pourquoi réaliser une relecture?
À l’heure du tout numérique, des SMS et des réformes orthographiques, il est parfois difficile de s’y retrouver. La fatigue, de brefs délais ou un manque de recul par rapport à son propre texte sont autant d’éléments qui peuvent avoir raison de notre vigilance. Si l’erreur est humaine, comme le dit le proverbe, elle n’est cependant pas inéluctable. Qu’il s’agisse d’un simple contrôle ou de suggestions stylistiques et terminologiques, la relecture est avant tout un gage de qualité et de crédibilité.
Voici deux exemples de coquilles célèbres, qui auraient pu être facilement évitées grâce à l’œil aguerri d’un relecteur :
En 1631, une omission s’est glissée dans le texte, lors de la réimpression en langue anglaise de la Bible du roi Jacques. En effet, le commandement « Thou shalt not commit adultery » (« tu ne commettras point d’adultère ») s’est transformé en « Thou shalt commit adultery » (« tu dois commettre un adultère »).
Plus tard, au XIXe siècle, un journal rapporte les propos du ministre Guizot, qui s’avouait épuisé. Or, à l’impression, les lecteurs ont pu lire « Je suis au bout de mes farces » au lieu de « forces ».
Source : « Le sauvetage du proscrit: une histoire de typographes » par Gaston Haustrate